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deux ans de vacances.

En ce moment, la tortue ne se trouvait plus qu’à une trentaine de pas de la mer. Aussi, Gordon se hâta-t-il d’enlever Costar et Dole cramponnés à la carapace. Alors, saisissant la corde, tous halèrent dessus autant qu’ils purent, sans parvenir à retarder la marche de l’animal, qui aurait été de force à remorquer tout le pensionnat Chairman.

Heureusement, Briant et Moko revinrent avant que la tortue eût atteint la mer.

Deux espars furent alors engagés sous son plastron, et, au moyen de ces leviers, on parvint, non sans de grands efforts, à la retourner sur le dos. Cela fait, elle était définitivement prisonnière, car il lui était impossible de se remettre sur ses pattes.

D’ailleurs, au moment où elle rentrait sa tête, Briant la frappa d’un coup de hache si bien ajusté qu’elle perdit la vie presque aussitôt.

« Eh bien, Costar, as-tu encore peur de cette grosse bête ? demanda-t-il au petit garçon.

— Non… non !… Briant, puisqu’elle est morte.

— Bon ! .. s’écria Service, je parie pourtant que tu n’oseras pas en manger ?

— Ça se mange donc ?…

— Certainement !

— Alors j’en mangerai, si c’est bon ! répliqua Costar, se pourléchant déjà.

— C’est excellent, » répondit Moko, qui ne s’avançait pas trop en affirmant que la chair de tortue est fort délicate.

Comme on ne pouvait songer à transporter cette masse jusqu’au yacht, il fallut la dépecer sur place. C’était assez répugnant, mais les jeunes naufragés commençaient à se faire aux nécessités parfois très désagréables de cette vie de Robinsons. Le plus difficile fut de briser le plastron dont la dureté métallique eût émoussé le tranchant d’une hache. On y parvint en introduisant un ciseau à froid dans les interstices des plaques. Puis, la chair,