Page:Verne - Face au drapeau, Hetzel, 1915.djvu/292

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

284
face au drapeau.

De fait, elle n’aurait pu choisir un meilleur agent de ses volontés !

J’ai regardé le lieutenant à la lueur du fanal. C’est un homme de trente ans, froid, flegmatique, la physionomie résolue, — l’officier anglais dans toute son impassibilité native, — pas plus ému qu’il ne l’eût été à bord du Standard, opérant avec un extraordinaire sang-froid, je dirais même avec la précision d’une machine.

« En traversant le tunnel, me dit-il, j’ai estimé sa longueur à une quarantaine de mètres…

— Oui… d’une extrémité à l’autre, lieutenant Davon… une quarantaine de mètres. »

Et, en effet, ce chiffre devait être exact, puisque le couloir percé au niveau du littoral ne mesurait que trente mètres environ.

Ordre fut donné au mécanicien d’actionner l’hélice. Le Sword avança avec une extrême lenteur, par crainte de collision contre la berge.

Parfois il s’en approchait assez pour qu’une masse noirâtre s’estompât au fond du fuseau lumineux projeté par le fanal. Un coup de barre rectifiait alors la direction. Mais si la conduite d’un bateau sous-marin est déjà dif-