— Ni jusqu’où se sont étendus les effets de la catastrophe ?
— Je ne le sais pas plus que vous, capitaine.
— Mais, au moins, pouvez-vous m’apprendre si, sur le littoral nord de la Méditerranée…..
— Est-ce toujours la Méditerranée ? demanda le comte Timascheff, interrompant le capitaine Servadac par cette question singulière.
— Vous devez le savoir mieux que moi, monsieur le comte, puisque vous venez de la parcourir.
— Je ne l’ai point parcourue.
— Vous n’avez relâché sur aucun point du littoral ?
— Ni un jour, ni une heure, et je n’ai pas même eu connaissance d’une terre quelconque ! »
L’officier d’état-major regardait son interlocuteur, en homme qui est absolument stupéfié.
« Mais au moins, monsieur le comte, dit-il, vous avez observé que, depuis le 1er janvier, le levant a pris la place du couchant ?
— Oui.
— Que la durée du jour n’est plus que de six heures ?
— En effet.
— Que l’intensité de la pesanteur a diminué ?
— Parfaitement.
— Que nous avons perdu notre lune ?
— Complètement.