Page:Verne - Hector Servadac, Tome 1.pdf/96

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— Que nous avons failli nous heurter à Vénus ?

— Comme vous dites.

— Et que, par conséquent, les mouvements de translation et de rotation du globe terrestre sont modifiés.

— Rien n’est plus certain.

— Monsieur le comte, dit le capitaine Servadac, veuillez excuser mon étonnement. Je pensais bien que je n’aurais rien à vous apprendre, mais je comptais beaucoup apprendre de vous.

— Je ne sais rien de plus, capitaine, répondit le comte Timascheff, si ce n’est que, dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier, j’allais par mer à notre rendez-vous, lorsque ma goëlette a été enlevée, par une lame énorme, à une hauteur inappréciable. Les éléments nous ont paru bouleversés par un phénomène cosmique dont la cause m’échappe. Depuis ce moment, nous avons erré à l’aventure, désemparés de notre machine, qui avait subi quelques avaries, et à la merci de la terrible bourrasque qui s’est déchaînée pendant quelques jours. C’est un miracle que la Dobryna ait résisté, et je l’attribue à ce fait, qu’occupant le centre de ce vaste cyclone, elle ne s’est que fort peu déplacée sous l’action des éléments. Aussi n’avons-nous vu aucune terre, et votre île est-elle la première dont nous ayons connaissance.

— Mais alors, monsieur le comte, s’écria le capitaine Servadac, il faut reprendre la mer, il faut explorer la