Page:Verne - Hector Servadac, Tome 2.pdf/104

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« Vous répondriez de tout accident ? demanda-t-il assez vivement.

— Oui.

— Vous déposeriez entre mes mains un nantissement qui m’appartiendrait en cas de malheur ?

— Oui.

— Combien ?

— Cent francs pour un instrument qui en vaut vingt. Est-ce suffisant ?…

— À peine, monsieur le gouverneur… à peine, car enfin ce peson est le seul qu’il y ait dans notre nouveau monde ! — Mais enfin, ajouta-t-il, ces cent francs seraient en or ?

— En or.

— Et vous voudriez me louer ce peson qui m’est si nécessaire, vous voudriez me le louer pour un jour ?

— Pour un jour.

— Et le prix de la location ?…

— Serait de vingt francs, répondit le comte Timascheff. Cela vous convient-il ?

— Hélas !… je ne suis pas le plus fort !… murmura Isac Hakhabut en joignant les mains. Il faut bien savoir se résigner ! »

Le marché était conclu, et bien évidemment à l’extrême satisfaction d’Isac. Vingt francs de location, cent francs de cautionnement, et le tout en or français ou russe ! Ah ! ce n’est pas Isac Hakhabut qui eût vendu son