— Un kilogramme, Dieu du ciel.
— Et encore ce poids pèsera-t-il sensiblement moins, en conséquence de la moindre attraction de Gallia. Ainsi donc, vous n’avez rien à craindre pour votre peson.
— Sans doute… monsieur le gouverneur… répondit Isac, mais prêter… prêter !…
— Puisque vous ne voulez pas prêter, dit alors le comte Timascheff, voulez-vous vendre ?
— Vendre ! s’écria Isac Hakhabut, vendre mon peson ! Mais quand je l’aurai vendu, comment pourrai-je peser ma marchandise ! Je n’ai pas de balances ! Je n’ai que ce pauvre petit instrument bien délicat, bien juste, et l’on veut m’en dépouiller ! »
Ben-Zouf ne comprenait guère que son capitaine n’étranglât pas sur l’heure l’affreux bonhomme qui lui tenait tête. Mais Hector Servadac s’amusait, il faut bien en convenir, à épuiser vis-à-vis d’Isac, toutes les formes possibles de persuasion.
« Allons, maître Isac, dit-il sans se fâcher en aucune manière, je vois bien que vous ne consentirez pas à prêter ce peson.
— Hélas ! le puis-je, monsieur le gouverneur ?
— Ni à le vendre ?
— Le vendre ! Oh ! jamais !
— Eh bien, voulez-vous le louer ? »
Les yeux d’Isac Hakhabut s’allumèrent comme des braises.