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Et là-dessus, Isac Hakhabut quitta sa cabine, descendit dans la cale de la Hansa et en revint bientôt, apportant d’abord dix paquets de tabac de la régie de France, parfaitement entourés des bandes au timbre de l’État, et pesant chacun un kilogramme.

« Voilà dix kilogrammes de tabac, dit-il. À douze francs le kilogramme, cela fait cent vingt francs ! »

Ben-Zouf allait payer le prix régulier, lorsque le capitaine Servadac, l’arrêtant, dit :

« Un instant, Ben-Zouf. Il faut voir si les poids sont exacts.

— Vous avez raison, mon capitaine.

— À quoi bon ? répondit Isac Hakhabut. Vous voyez que l’enveloppe de ces paquets est intacte, et que le poids est indiqué sur les bandes.

— N’importe, maître Isac ! répondit le capitaine Servadac, d’un ton qui n’admettait pas de réplique.

— Allons, vieux, prends ton peson ! » dit Ben-Zouf.

Isac alla chercher le peson, et il suspendit au crochet un paquet de tabac d’un kilogramme.

« Mein Gott ! » s’écria-t-il tout d’un coup.

Et, en vérité, il y avait de quoi provoquer cette subite exclamation de sa part.

En vertu de la faiblesse de la pesanteur à la surface de Gallia, l’aiguille du peson ne marquait que cent trente-trois grammes pour le paquet pesant un kilogramme terrestre.