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sée de s’installer à bord aussi confortablement que possible, mais temporairement. Ce tour du monde achevé, après deux ans d’absence, leur navire accosterait l’ancien sphéroïde, et si les calculs du professeur étaient d’une absolue justesse, — mais il fallait qu’ils le fussent, — ils quitteraient la comète pour remettre le pied sur les continents terrestres.

Il est vrai que l’arrivée du navire Gallia à la terre, « son port d’attache », ne s’opérerait sans doute qu’au prix de difficultés extrêmes, de dangers vraiment terribles. Mais c’était une question à traiter plus tard et qui viendrait en son temps.

Le comte Timascheff, le capitaine Servadac, le lieutenant Procope se croyaient donc à peu près assurés de revoir leurs semblables dans un délai relativement court. Ils n’avaient donc point à se préoccuper d’amasser des réserves pour l’avenir, d’utiliser pour la saison chaude les portions fertiles de l’île Gourbi, de conserver les diverses espèces d’animaux, quadrupèdes et volatiles, qu’ils destinaient dans le principe à reconstituer le règne animal sur Gallia.

Mais que de fois, en causant, ils parlèrent de ce qu’ils auraient tenté pour rendre leur astéroïde habitable, s’il leur eût été impossible de le quitter un jour ! Que de projets à exécuter, que de travaux à accomplir pour assurer cette existence d’un petit groupe d’êtres, qu’un hiver de plus de vingt mois rendait si précaire !