Page:Verne - Hector Servadac, Tome 2.pdf/160

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

C’était au 15 janvier prochain que la comète devait atteindre l’extrémité de son grand axe, c’est-à-dire son aphélie. Ce point dépassé, sa trajectoire la ramènerait vers le soleil avec une vitesse croissante. Neuf à dix mois s’écouleraient encore avant que la chaleur solaire eût rendu la mer libre et la terre féconde. Alors, c’eût été l’époque à laquelle la Dobryna et la Hansa auraient transporté hommes et animaux à l’île Gourbi. Les terres auraient été rapidement mises en état pour cette saison si courte, mais si chaude de l’été gallien. Semé en temps opportun, ce sol aurait produit en quelques mois les fourrages et céréales nécessaires à l’alimentation de tous. La fenaison, la moisson eussent été faites avant le retour de l’hiver. On aurait vécu, sur l’île de la vie, large et saine, des chasseurs et des agriculteurs. Puis, l’hiver revenu, on aurait repris cette existence de troglodytes dans les alvéoles du mont ignivome. Les abeilles auraient essaimé vers Nina-Ruche pour y passer la dure et longue saison froide.

Oui, les colons seraient ainsi rentrés à leur chaude demeure ! Toutefois, n’auraient-ils pas tenté quelque lointaine exploration pour découvrir une mine de combustible, un gisement de charbon aisément exploitable ? N’auraient-ils pas cherché à se construire, sur l’île Gourbi même, une habitation plus confortable, plus appropriée aux besoins de la colonie et aux conditions climatériques de Gallia ?

Ils l’eussent fait, certainement. Ils auraient essayé,