Page:Verne - Hector Servadac, Tome 2.pdf/162

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qui semble réservé à tous les mondes de l’univers. Ses feux internes s’éteindraient. Elle deviendrait un astre mort, comme l’est maintenant la lune, comme le sera la terre. Mais cet avenir n’était plus maintenant pour préoccuper les Galliens, — ils le croyaient du moins, — et ils comptaient avoir quitté Gallia bien avant qu’elle fût devenue inhabitable.

Toutefois, l’éruption pouvait cesser d’un moment à l’autre, comme il arrive aux volcans terrestres, avant même que la comète se fût suffisamment rapprochée du soleil. Et, dans ce cas, où prendre cette lave qui distribuait si utilement la chaleur jusque dans les profondeurs du massif ? Quel combustible fournirait assez de calorique pour rendre à cette demeure la température moyenne qui devait permettre d’y supporter impunément des froids de soixante degrés au-dessous de zéro ?

Telle était cette grave question. Heureusement, aucune modification ne s’était jusqu’alors manifestée dans l’épanchement des matières éruptives. Le volcan fonctionnait avec une régularité et, on l’a dit, un calme de bon augure. Donc, à cet égard, il n’y avait à s’inquiéter ni de l’avenir, ni même du présent. C’était, l’opinion du capitaine Servadac, toujours confiant d’ailleurs.

Au 15 décembre, Gallia se trouvait à deux cent seize millions de lieues du soleil, presque à l’extrémité du grand axe de son orbite. Elle ne gravitait plus qu’avec