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En même temps que lui, Hector Servadac et ses compagnons avaient dû chercher asile dans les plus profondes galeries du massif. La grande salle, si largement ouverte à l’air extérieur, n’était plus tenable. L’humidité de ses parois se changeait déjà en cristaux, et, quand bien même on fût parvenu à boucher la vaste ouverture que fermait autrefois le rideau de laves, la température y eût été insoutenable.

Au fond des obscures galeries, une demi-chaleur se propageait encore. L’équilibre ne s’était pas établi entre le dedans et le dehors, mais cela ne pouvait tarder à se faire On sentait que le calorique se retirait peu à peu. Le mont était comme un cadavre dont les extrémités se refroidissent pendant que le cœur résiste au froid de la mort.

« Eh bien, s’écria le capitaine Servadac, c’est au cœur même que nous irons demeurer ! »

Le lendemain il réunit ses compagnons et leur parla en ces termes :

« Mes amis, qu’est-ce qui nous menace ? Le froid, mais le froid seulement. Nous avons des vivres qui dureront plus que notre passage sur Gallia, et nos conserves sont assez abondantes pour que nous puissions nous passer de combustible. Or, que nous faut-il pour traverser ces quelques mois d’hiver ? Un peu de cette chaleur que la nature nous fournissait gratis ! Eh bien, cette chaleur, il est plus que probable qu’elle existe dans