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température se maintenait à une moyenne de trente à trente-cinq degrés au-dessous de zéro. Des ascensions plus fréquentes furent faites à Nina-Ruche, et même au dehors. Les colons s’aventuraient plus impunément sur la grève. Le patinage fut repris sur cette admirable surface glacée que la mer offrait aux patineurs. C’était une joie pour les prisonniers de quitter leur prison. Chaque jour aussi, le comte Timascheff, le capitaine Servadac, le lieutenant Procope venaient reconnaître l’état des choses et discuter la « grande question de l’atterrissement ». Ce n’était pas tout que d’aborder le globe terrestre, il fallait, s’il était possible, parer à toutes les éventualités du choc.

Un des plus assidus visiteurs à l’ancien domicile de Nina-Ruche, c’était Palmyrin Rosette. Il avait fait remonter sa lunette dans son observatoire, et là, aussi longtemps que le froid le permettait, il reprenait ses observations astronomiques.

Ce que fut le résultat de ces nouveaux calculs, on ne le lui demanda pas. Il n’eût certainement pas répondu. Mais, au bout de quelques jours, ses compagnons remarquèrent qu’il paraissait être peu satisfait. Il montait, descendait, remontait, redescendait sans cesse l’oblique tunnel de la cheminée centrale. Il marmottait, il maugréait. Il était plus inabordable que jamais. Une ou deux fois, Ben-Zouf, — un brave, comme on sait, — enchanté au fond de ces symptômes