Page:Verne - Hector Servadac, Tome 2.pdf/219

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de désappointement, accosta le terrible professeur. Comme il fut reçu, cela ne peut se dire.

« Paraît, pensa-t-il, que cela ne va pas là-haut comme il le voudrait. Mais, triple nom d’un Bédouin, pourvu qu’il ne dérange pas la mécanique céleste, et nous avec ! »

Cependant, le capitaine Servadac, le comte Timascheff, le lieutenant Procope étaient assez fondés à se demander ce qui pouvait contrarier à ce point Palmyrin Rosette. Le professeur avait-il donc revu ses calculs, et étaient-ils en désaccord avec les nouvelles observations ? En un mot, la comète n’occupait-elle pas sur son orbite la place que lui assignaient les éphémérides précédemment établies, et, conséquemment, ne devait-elle pas rencontrer la terre au point et à la seconde indiqués ?

C’était toujours leur plus grande appréhension, et, n’ayant que les affirmations de Palmyrin Rosette pour baser leurs espérances, ils avaient lieu de tout craindre, en le voyant si contrarié.

C’est qu’en effet, le professeur devenait peu à peu le plus malheureux des astronomes. Évidemment, ses calculs ne devaient pas être d’accord avec ses observations, et un homme tel que lui ne pouvait pas éprouver de plus vif désappointement. En somme, toutes les fois qu’il redescendait à son cabinet, aux trois quarts gelé par une station trop longue au bout de sa lunette, il éprouvait un véritable accès de fureur.