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surface que nous occupons à l’équateur, ou par la partie située à nos antipodes, ou, enfin, par l’un ou l’autre de ses pôles. Or, dans ces divers cas, les chances sont pour que pas un des êtres vivants qu’elle porte n’y puisse survivre.

— Expliquez-vous, lieutenant, dit le capitaine Servadac.

— Si nous sommes, au moment de la rencontre, à la partie heurtante de l’équateur, nous serons écrasés.

— Cela va de soi, répondit Ben-Zouf.

— Si nous sommes aux antipodes de cette partie, outre la certitude d’être écrasés encore, puisque la vitesse qui nous animera sera subitement anéantie, — ce qui équivaudra à un choc, — nous avons encore la certitude d’être asphyxiés. En effet, l’atmosphère gallienne ira se mêler à l’atmosphère terrestre, et il n’y aura plus d’air respirable sur le sommet de cette montagne, haute de cent lieues, que formera Gallia sur la terre.

— Et si Gallia heurte la terre par l’un ou l’autre de ses pôles ?… demanda le comte Timascheff.

— Dans ce cas, répondit le lieutenant Procope, nous serons inévitablement projetés et brisés dans une chute épouvantable.

— Très-bien, dit Ben-Zouf.

— J’ajoute, au cas impossible où aucune de ces hypothèses ne se produirait, que nous serons infailliblement brûlés.