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ses chances en se donnant la possibilité de planer plus longtemps dans l’atmosphère, après le choc, si le ballon avait résisté. Il se pouvait faire qu’il eût à chercher un endroit convenable pour atterrir, et il ne fallait pas que son véhicule lui manquât. De là, cette résolution qu’il prit d’emporter une certaine quantité de combustible, herbe ou paille sèche, pour réchauffer l’air intérieur de la montgolfière. C’est ainsi que procédaient autrefois les premiers aérostiers.

Les voiles de la Dobryna avaient été emmagasinées à Nina-Ruche. Elles étaient faites d’un tissu très-serré, qu’il serait facile de rendre plus étanche encore au moyen d’un vernis. Tous ces ingrédients se trouvaient dans la cargaison de la tartane, et par conséquent à la disposition du lieutenant. Celui-ci traça avec soin le gabarit des bandes à découper. Ce travail se fit dans de bonnes conditions, et tout le monde s’employa à la couture de ces bandes, — tous, y compris la petite Nina. Les matelots russes, très-exercés à ce genre d’ouvrage, montrèrent aux Espagnols comment ils devaient s’y prendre, et le nouvel atelier ne chôma pas.

On dit tous, — mais en exceptant le juif, dont personne ne regretta l’absence, — et Palmyrin Rosette, qui ne voulait seulement pas savoir que l’on construisît une montgolfière !

Un mois se passa dans ces travaux. Le capitaine Servadac n’avait pas encore trouvé l’occasion de poser à son ex-professeur la question relative à la nouvelle