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rencontre des deux astres. Palmyrin Rosette était inabordable. Des jours se passaient sans qu’on l’aperçût. La température étant redevenue presque supportable pendant le jour, il se confinait dans son observatoire, dont il avait repris possession, et il n’y laissait pénétrer personne. À une première ouverture du capitaine Servadac, il avait fort mal répondu. Plus que jamais désespéré de revenir à la terre, il ne voulait pas se préoccuper des périls du retour, ni rien faire pour le salut commun.

Et, cependant, c’était une chose essentielle que de connaître avec une extrême exactitude cet instant où les deux astres se réuniraient l’un à l’autre avec une vitesse de vingt-sept lieues à la seconde.

Le capitaine Servadac dut donc patienter, et il patienta.

Cependant, Gallia continuait à se rapprocher progressivement du soleil. Le disque terrestre grossissait visiblement aux yeux des Galliens. La comète, pendant le mois de novembre, avait franchi cinquante-neuf millions de lieues, et, au 1er  décembre, elle ne s’était plus trouvée qu’à soixante-dix-huit millions de lieues du soleil.

La température se relevait considérablement et provoqua la débâcle avec le dégel. Ce fut un magnifique spectacle que celui de cette mer qui se disloquait et se dissolvait. On entendit cette « grande voix des glaces », comme disent les baleiniers. Sur les pentes