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dante et saine. Enfin le calme de l’atmosphère permettait d’aller et de venir impunément, malgré les excessifs abaissements de la température.

D’ailleurs, le gouverneur général de Gallia tenait la main à ce que tous les colons fussent chaudement vêtus et abondamment nourris. D’hygiéniques exercices étaient prescrits et exécutés quotidiennement. Nul ne pouvait se soustraire au programme de la vie commune. Ni le jeune Pablo, ni la petite Nina n’étaient exemptés de la règle. Bien emmitouflés de fourrures, ces deux êtres charmants avaient l’air de gracieux Esquimaux, lorsqu’ils patinaient ensemble devant le littoral de la Terre-Chaude. Pablo était toujours empressé près de sa compagne. Il l’aidait dans ses jeux, il la soutenait lorsqu’elle se sentait trop fatiguée. Tout cela était bien de leur âge.

Et que devenait Isac Hakhabut ?

Après son assez maussade présentation à Palmyrin Rosette, Isac Hakhabut était revenu tout penaud à sa tartane. Un changement venait de se faire dans les idées d’Isac. — Avec les détails si précis donnés par le professeur, il ne pouvait plus douter, il ne doutait plus. Il se savait emporté dans l’espace par une vagabonde comète, à des millions de lieues de ce globe terrestre, sur lequel il avait fait tant et de si bonnes affaires !

À se voir ainsi, lui trente-sixième sur Gallia, il semble que cette situation, si en dehors des prévisions humaines, aurait dû modifier ses idées et son caractère, qu’il