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froid. Leurs figures, hérissées d’aiguilles blanches, fines, aiguës comme des piquants de porc-épic, eussent été comiques à voir. La face du professeur, qui, dans sa petite personne, ressemblait à un ourson, était plus rébarbative encore.

Il était huit heures du matin. Le soleil marchait rapidement vers le zénith. Son disque, considérablement réduit par l’éloignement, offrait l’aspect de la pleine lune en culmination. Ses rayons arrivaient au sol, sans chaleur et singulièrement affaiblis dans leurs propriétés lumineuses. Toutes les roches du littoral au pied du massif et le massif volcanique lui-même montraient la blancheur immaculée des dernières neiges, tombées avant que les vapeurs eussent cessé de saturer l’atmosphère gallienne. En arrière, jusqu’au sommet du cône fumant qui dominait tout ce territoire, se développait l’immense tapis que ne souillait aucune tache. Sur le versant septentrional se déversait la cascade des laves. Là, les neiges avaient fait place aux torrents de feu qui serpentaient au caprice des pentes jusqu’à la baie de la caverne centrale, d’où ils tombaient perpendiculairement à la mer.

Au-dessus de la caverne, à cent cinquante pieds en l’air, se creusait une sorte de trou noir au-dessus duquel se bifurquait l’épanchement éruptif. De ce trou sortait le tuyau d’une lunette astronomique. C’était l’observatoire de Palmyrin Rosette.

La grève était toute blanche et se confondait avec la