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HIER ET DEMAIN.

qu’ils poussaient quand on leur pinçait la queue ! Un piano de chats, un piano de chats ! répéta-t-il.

Nous nous mîmes à rire, sans trop savoir si maître Effarane parlait ou non sérieusement. Mais, plus tard, j’appris qu’il avait dit vrai, en parlant de ce piano de chats qui miaulaient lorsque leur queue était pincée par un mécanisme ! Seigneur Dieu ! Qu’est-ce que les humains n’inventeront pas !

Alors, prenant sa toque, maître Effarane salua, tourna sur ses talons et sortit, en disant :

« N’oubliez pas votre note, surtout toi, monsieur Ré-dièze, et toi aussi, mademoiselle Mi-bémol !  »

Et le surnom nous en est resté.


VIII


Telle fut la visite de maître Effarane à l’école de Kalfermatt. J’en étais demeuré très vivement impressionné. Il me semblait qu’un ré dièze vibrait sans cesse au fond de mon gosier.

Cependant les travaux de l’orgue avançaient. Encore huit jours, et nous serions à la Noël. Tout le temps que j’étais libre, je le passais à la tribune. C’était plus fort que moi. J’aidais même de mon mieux l’or-