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M. RÉ-DIÈZE ET Mlle  MI-BÉMOL.

de ton. M. le Curé me faisait de gros yeux, M. Valrügis me lançait des regards…

Mais l’organiste de se calmer soudain, et de dire :

— Attention ! Et chacun à son rang dans la gamme !

Nous comprimes ce que cela signifiait, et chacun alla se placer suivant sa note personnelle, Betty à la quatrième place en sa qualité de mi bémol, et moi après elle, immédiatement après elle, en qualité de ré dièze. Autant dire que nous figurions une flûte de pan, ou mieux les tuyaux d’un orgue avec la seule note que chacun d’eux peut donner.

— La gamme chromatique, s’écria maître Effarane, et juste. Ou sinon !…

On ne se le fit pas dire deux fois. Notre camarade, chargé de l’ut commença ; cela suivit ; Betty donna son mi bémol, puis moi mon ré dièze, dont les oreilles de l’organiste, parait-il, appréciaient la différence. Après être monté, on redescendit trois fois de suite.

Maître Effarane parut même assez satisfait.

— Bien, les enfants ! dit-il. J’arriverai à faire de vous un clavier vivant !

Et, comme M. le Curé hochait la tête d’un air peu convaincu.

— Pourquoi pas ? répondit maître Effarane. On a bien fabriqué un piano avec des chats, des chats choisis pour le miaulement