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L’ÉTERNEL ADAM.

âge à quatre cent mille ans, et à vingt mille ans celui de la Mahart-Iten-Schu telle qu’elle existait aujourd’hui. Auparavant, ce continent dormait sous les eaux de la mer, comme en témoignait l’épaisse couche de limon marin qui recouvrait, sans aucune interruption, les couches rocheuses sous-jacentes. Par quel mécanisme avait-il jailli hors des flots ? Sans doute, par suite d’une contraction du globe refroidi. Quoi qu’il en fût à cet égard, l’émersion de la Mahart-Iten-Schu devait être considérée comme certaine.

Les sciences naturelles avaient fourni à Sofr les deux autres fondements de son système, en démontrant l’étroite parenté des plantes entre elles, des animaux entre eux. Sofr était allé plus loin ; il avait prouvé jusqu’à l’évidence que presque tous les végétaux existants se reliaient à une plante marine leur ancêtre, et que presque tous les animaux terrestres ou aériens dérivaient d’animaux marins. Par une lente mais incessante évolution, ceux-ci s’étaient adaptés peu à peu à des conditions de vie, d’abord voisines, ensuite plus éloignées, de celles de leur vie primitive, et, de stade en stade, ils avaient donné naissance à la plupart des formes vivantes qui peuplaient la terre et le ciel.

Malheureusement, cette théorie ingénieuse n’était pas inattaquable. Que les êtres vivants de l’ordre animal ou végétal