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Page:Verne - Hier et demain, 1910.djvu/270

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HIER ET DEMAIN.

grand que l’univers immense, auquel il commanderait en maître, un jour prochain…


Alors, pour que l’on possédât la vérité intégrale, ce dernier problème resterait à résoudre : « Cet homme, maître du monde, qui était-il ? D’où venait-il ? Vers quelles fins inconnues tendait son inlassable effort ? »

C’est justement ce vaste sujet que le zartog Sofr venait de traiter au cours de la cérémonie dont il sortait. Certes il n’avait fait que l’effleurer, car un tel problème était actuellement insoluble et le demeurerait sans doute longtemps encore. Quelques vagues lueurs commençaient pourtant à éclairer le mystère. Et, de ces lueurs, n’était-ce pas le zartog Sofr qui avait projeté les plus puissantes, lorsque, systématisant, codifiant les patientes observations de ses prédécesseurs et ses remarques personnelles, il avait abouti à sa loi de l’évolution de la matière vivante, loi universellement admise maintenant et qui ne rencontrait plus un seul contradicteur ?

Cette théorie reposait sur une triple base.

Sur la science géologique, tout d’abord, qui, née du jour où l’on avait fouillé les entrailles du sol, s’était perfectionnée selon le développement des exploitations minières. L’écorce du globe était si parfaitement connue que l’on osait fixer son