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Page:Verne - Hier et demain, 1910.djvu/277

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L’ÉTERNEL ADAM.

son ascension. D’une marche lente mais sûre, il s’achemine vers sa fin, qui est la connaissance parfaite et la domination absolue de l’univers…

Emporté par la chaleur de ses convictions, Sofr avait dépassé sa maison. Il fit volte-face en maugréant.

« Eh quoi ! se disait-il, admettre que l’homme — il y aurait quarante mille ans ! — soit parvenu à une civilisation comparable sinon supérieure à celle dont nous jouissons présentement, et que ses connaissances, ses acquisitions aient disparu sans laisser la moindre trace, au point de contraindre ses descendants à recommencer l’œuvre par la base, comme s’ils étaient les pionniers d’un monde inhabité avant eux ?… Mais ce serait nier l’avenir, proclamer que notre effort est vain et que tout progrès humain est aussi précaire et peu assuré qu’une bulle d’écume à la surface des flots ! »

Sofr fit halte devant sa maison.

« Upsa ni !… hartchok !… (Non, non ! en vérité !…) Andart mir’hoc sphr !… » (L’homme est le maître des choses !…) murmura-t-il en poussant la porte.



Quand le zartog se fut reposé quelques instants, il déjeuna de bon appétit, puis