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L’ÉTERNEL ADAM.

six mois, et nous avons fait un voyage d’exploration.

Nous voilà revenus d’avant-hier. Le voyage a duré plus que nous ne pensions, parce que nous avons voulu qu’il fût complet.

Nous avons fait le tour du continent qui nous porte et qui, tout nous incite à le croire, doit être, avec notre îlot, la dernière parcelle solide existant à la surface du globe. Ses rivages nous ont semblé partout pareils, c’est-à-dire très heurtés et très sauvages.

Notre navigation a été coupée de plusieurs excursions dans l’intérieur : nous espérions, notamment, trouver trace des Açores et de Madère, situées, avant le cataclysme, dans l’océan Atlantique, et qui doivent, en conséquence, faire nécessairement partie du continent nouveau. — Nous n’en avons pas reconnu le moindre vestige. Tout ce que nous avons pu constater, c’est que le sol était bouleversé et recouvert d’une épaisse couche de lave, sur l’emplacement de ces îles, qui, sans doute, ont été le siège de violents phénomènes volcaniques.

Par exemple, si nous n’avons pas découvert ce que nous cherchions, nous avons découvert ce que nous ne cherchions pas ! À moitié pris dans la lave, à la hauteur des Açores, des témoignages d’un travail humain nous sont apparus, — mais non pas du travail des Açoriens, nos contemporains d’hier. C’étaient des débris de colonnes ou de poteries, telles que nous n’en avions jamais vu. Examen fait, le