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HIER ET DEMAIN.

docteur Moreno émit l’idée que ces débris devaient provenir de l’antique Atlantide, et que le flux volcanique les aurait ramenés au jour.

Le docteur Moreno a peut-être raison. La légendaire Atlantide aurait occupé, en effet, si elle a jamais existé, à peu près la place du nouveau continent. Ce serait, dans ce cas, une chose singulière que la succession aux mêmes lieux de trois humanités ne procédant pas l’une de l’autre.

Quoi qu’il en soit, j’avoue que le problème me laisse froid : nous avons assez à faire avec le présent, sans nous occuper du passé.

Au moment où nous avons regagné notre campement, ceci nous a frappés que, par rapport au reste du pays, nos alentours semblaient une région favorisée. Cela tient uniquement à ce que la couleur verte, jadis si abondante dans la nature, n’y est pas tout à fait inconnue, tandis qu’elle est radicalement supprimée dans le reste du continent. Nous n’avions jamais fait cette observation jusqu’alors, mais la chose est indéniable. Des brins d’herbe, qui n’existaient pas lors de notre débarquement, jaillissent maintenant assez nombreux autour de nous. Ils n’appartiennent, d’ailleurs, qu’à un petit nombre d’espèces parmi les plus vulgaires, dont les oiseaux auront, sans doute, transporté les graines jusqu’ici.

Il ne faudrait pas conclure de ce qui précède qu’il n’y a pas de végétation hormis