Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 1.djvu/196

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tion très-supérieure à celle des marins de son temps.

Fut-ce à cette époque que « la grande idée » germa pour la première fois dans son esprit ? on peut le supposer. Christophe Colomb suivait assidûment les discussions relatives aux routes de l’ouest et à la facilité des communications par l’Occident entre l’Europe et l’Asie. Sa correspondance prouve qu’il partageait l’opinion d’Aristote sur la distance relativement courte qui séparait les rivages extrêmes de l’ancien continent. Il écrivait fréquemment aux savants les plus distingués de son temps, à ce Martin Behaim dont nous avons déjà parlé, au célèbre astronome florentin Toscanelli, dont les opinions ne furent pas sans influencer celles de Christophe Colomb.

A cette époque, suivant le portrait qu’en donne son historien Washington Irving, Christophe Colomb était un homme de haute taille, robuste et noble de maintien. Il avait le visage long, le nez aquilin, les os de la joue saillants, les yeux clairs et pleins de feu, le teint vif et parsemé de quelques rousseurs. C’était un chrétien profondément convaincu, qui remplissait avec une foi sincère les devoirs de la religion catholique.

A l’époque où Christophe Colomb était en relation avec l’astronome Toscanelli, il apprit que celui-ci, à la demande d’Alphonse V, roi de Portugal, avait remis au roi un mémoire approfondi sur la possibilité de gagner les Indes par les routes de l’ouest. Colomb, consulté, appuya de toute son autorité les idées de Toscanelli favorables à cette tentative. Mais cette ouverture n’eut