Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 1.djvu/21

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révélaient en lui. À cette époque, les opinions étaient diversement partagées sur la forme de la terre. L’école pythagoricienne commençait à enseigner, cependant, qu’elle devait être ronde. Mais Hérodote ne prit aucune part à cette discussion qui passionnait les savants de l’époque, et, jeune encore, il s’éloigna de sa patrie, dans le but d’explorer avec le plus grand soin les contrées connues de son temps, et sur lesquelles il n’existait que des données incertaine.

Il quitta Halicarnasse, en 464, à l’âge de vingt ans. Suivant toute probabilité, il se dirigea d’abord vers l’Égypte, et visita Memphis, Héliopolis et Thèbes. Il fit dans ce voyage d’utiles remarques sur les débordements du Nil, et il rapporte les diverses opinions du temps touchant les sources de ce fleuve que les Égyptiens adoraient comme un Dieu. « Quand le Nil a débordé, dit-il, on n’aperçoit plus que les villes ; elles paraissent au-dessus de l’eau, et ressemblent à peu près aux îles de la mer Égée. » Il raconte les cérémonies religieuses des Égyptiens, leurs pieux sacrifices, leur empressement aux fêtes de la déesse Isis, principalement à Busiris, dont les ruines se voient encore près de Bousyr, leur vénération pour les animaux sauvages ou domestiques qu’ils considèrent comme sacrés, et auxquels ils rendent des honneurs funèbres. Il dépeint, en naturaliste fidèle, le crocodile du Nil, sa structure, ses mœurs, la manière dont on s’en empare, puis l’hippopotame, le tupinambis, le phénix, l’ibis, les serpents consacrés à Jupiter. Sur les coutumes égyptiennes, nul n’est plus précis.