Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 1.djvu/329

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tion de Goa, qui conduisait au royaume de Narsingue et dans le Dekkan, l’avait déjà vivement frappé. Il n’hésita pas, et bientôt les Portugais comptèrent une conquête de plus. Goa-la-Dorée, — ville cosmopolite où se coudoyaient, avec toutes les sectes de l’islam, des Parsis, adorateurs du feu, et même des chrétiens, — subit le joug d’Albuquerque, et devint bientôt, sous sa sage et sévère administration, qui sut se concilier les sympathies des sectes ennemies, la capitale, la forteresse par excellence, le siège de commerce principal de l’empire portugais aux Indes.

Insensiblement et avec les années, la lumière s’était faite sur ces riches contrées. Des informations nombreuses avaient été réunies par tous ceux qui, de leurs hardis vaisseaux, avaient sillonné ces mers ensoleillées, et l’on savait maintenant quel était le centre de production de ces épices, qu’on était venu chercher de si loin et à travers tant, de périls. Déjà depuis plusieurs années, Almeida avait fondé les premiers comptoirs portugais à Ceylan, l’antique Taprobane. Lee îles de la Sonde et la presqu’île de Malacca excitaient maintenant l’envie de ce roi Emmanuel, déjà surnommé le Fortuné. Il résolut d’envoyer une flotte pour les explorer, car Albuquerque avait assez à faire dans l’Inde pour contenir les radjahs frémissants et les musulmans, — les Maures, comme on disait alors, — toujours prêts à secouer le joug. Cette expédition, sous le commandement de Diego Lopes Sequeira, fut, suivant la politique traditionnelle des Maures, tout d’abord amicalement reçue à Malacca.