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Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 2.djvu/105

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LES CONQUISTADORES DE L’AMÉRIQUE CENTRALE

le Guyaquil et en traversant les Andes. Ce chemin a été, de tout temps, un des plus mauvais et des plus pénibles qu’il fût possible de choisir. Avant d’avoir atteint la plaine de Quito, après avoir horriblement souffert de la soif et de la faim, sans parler des cendres brûlantes du Chimborazo, volcan voisin de Quito, et des neiges qui les assaillirent, le cinquième des aventuriers et la moitié des chevaux avaient péri ; le reste était complétement découragé et dans l’impuissance absolue de combattre. Ce fut donc avec la plus vive surprise, en même temps qu’avec un sentiment d’inquiétude, que les compagnons d’Alvarado se virent tout à coup en présence, non pas d’un corps d’Indiens comme ils s’y attendaient, mais d’un corps d’Espagnols sous les ordres d’Almagro. Ces derniers se disposaient à les charger, lorsque certains officiers plus modérés firent adopter un arrangement en vertu duquel Alvarado devait se retirer dans son gouvernement, après avoir touché cent mille pesos pour ses frais d’armement.

Tandis que ces événements se passaient au Pérou, Fernand Pizarre faisait voile pour l’Espagne, où la prodigieuse quantité d’or, d’argent et de pierres précieuses qu’il apportait ne pouvait manquer de lui procurer un excellent accueil. Il obtint pour son frère François la confirmation de ses fonctions de gouverneur avec des pouvoirs plus étendus ; lui-même fut nommé chevalier de Saint-Jacques ; quant à Almagro, il fut confirmé dans son titre d’adelantado, et sa juridiction fut étendue de deux cents lieues, sans être cependant délimitée