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Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 2.djvu/176

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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

que peu de renseignements. Malgré leur vague et leur incertitude, MM. d’Avezac et Gaffarel s’accordent cependant pour reconnaître leur vraisemblance.

Après avoir dit quelques mots des courses et des établissements des Northmen au Labrador, au Vinland et dans les contrées plus méridionales, il nous faut revenir au nord. Les colonies fondées, primitivement, dans les environs du cap Farewell, n’avaient pas tardé à s’étendre le long de la côte occidentale, qui était à cette époque infiniment moins désolée qu’aujourd’hui, jusqu’à des latitudes boréales qu’on n’a plus atteintes que de nos jours. C’est ainsi qu’à cette époque, on pêchait le phoque, le morse et la baleine dans la baie de Discö ; et l’on comptait cent quatre-vingt-dix villes dans le Westerbygd et quatre-vingt-six dans l’Esterbygd. On est bien loin aujourd’hui d’un pareil nombre d’établissements danois sur ces côtes glacées.

Ces villes n’étaient vraisemblablement que des groupes peu considérables de ces maisons en bois et en pierre dont on a retrouvé quantité de ruines depuis le cap Farewell jusqu’à Upernavik, par 72° 50. En même temps, de nombreuses inscriptions runiques, aujourd’hui déchiffrées, sont venues apporter un degré de certitude absolue à des faits si longtemps ignorés. Mais combien de ces vestiges du passé restent encore à découvrir ! combien sont à jamais ensevelis sous les glaciers, de ces précieux témoignages de la hardiesse et de l’esprit d’entreprise de la race scandinave !

On a également acquis la preuve que le christia-