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LES EXPÉDITIONS POLAIRES

nisme avait été apporté en Amérique et notamment au Groenland. Dans ce pays eurent lieu, suivant les instructions du pape Grégoire IV, des visites pastorales pour fortifier dans leur foi les Northmen nouvellement convertis et pour évangéliser les tribus indiennes et les Esquimaux. Bien plus, en 1865, M. Riant a établi d’une manière irréfutable que les croisades avaient été prêchées tant au Groenland, dans l’évêché de Gardar, que dans les îles et terres voisines, et que jusqu’en 1418, le Groenland paya au Saint-Siége la dîme et le denier de Saint-Pierre, qui se composaient, pour cette année, de deux mille six cents livres de dents de morses.

Les colonies norvégiennes durent leur décadence et leur ruine à des causes diverses : à l’extension très-rapide des glaciers — Hayes a constaté que le glacier du Frère-Jean marche avec une vitesse de trente mètres par an ; — à la mauvaise politique de la mère-patrie, qui empêcha le recrutement des colons ; à la peste noire, qui décima la population du Groenland de 1347 à 1351 ; enfin aux déprédations de pirates qui, en 1418, ravagèrent ces contrées déjà affaiblies, et dans lesquels on a cru reconnaître certains habitants des Orcades et des Féroë, dont nous allons parler.

Un des compagnons de Guillaume le Conquérant, nommé Saint-Clair ou Sinclair, n’ayant pas trouvé proportionnée à ses mérites la portion du pays conquis qu’il avait reçue, alla courir les aventures en Écosse, où il ne tarda pas à s’élever à la fortune et aux hon-