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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

theim, et le Bonaventure, que montaient Chancellor et l’ambassadeur, sombra dans la baie de Pitsligo sur la côte orientale d’Écosse, le 10 novembre 1556. Chancellor se noya dans le naufrage, moins heureux que l’ambassadeur moscovite, qui eut la chance de se sauver ; mais les présents et les marchandises qu’il portait en Angleterre furent perdus.

Tels ont été les commencements de la Compagnie anglaise de Russie. Bon nombre d’expéditions se sont succédé dans ces parages, mais ce serait sortir de notre cadre que de les raconter. Nous reviendrons donc à Cabot.

On sait que la reine d’Angleterre, Marie, avait épousé le roi d’Espagne Philippe II. Lorsque celui-ci vint en Angleterre, il se montra fort mal disposé pour Cabot, qui avait abandonné le service d’Espagne et procurait en ce moment même à l’Angleterre un commerce qui allait bientôt accroître singulièrement la puissance maritime d’un pays déjà redoutable. Aussi ne sera-t-on pas étonné d’apprendre que, huit jours après le débarquement du roi d’Espagne, Cabot fut forcé de résigner sa place et sa pension, qui toutes deux lui avaient été données à vie par Édouard VI. Worthington fut nommé à sa place. M. Nicholls pense que cet homme peu honorable, qui avait eu des démêlés avec la justice, avait pour mission secrète de saisir parmi les plans, les cartes, les instructions et les projets de Cabot, ceux qui pouvaient être utiles à l’Espagne. Le fait est que tous ces documents sont