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Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 2.djvu/217

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LES EXPÉDITIONS POLAIRES

relations avec les sauvages, qui montrèrent « une grande merveilleuse allégresse d’avoir des ferrements et autres choses, dansant toujours et faisant plusieurs cérémonies, et, entre autres, ils se jetaient de l’eau de mer sur la tête avec les mains ; si bien qu’ils nous donnèrent tout ce qu’ils avaient, ne retenant rien. » Le lendemain, le nombre des sauvages fut encore plus considérable, et nos marins français firent ample récolte de fourrures et de peaux d’animaux. Après avoir exploré la baie des Chaleurs, Cartier arriva à l’entrée de l’estuaire du Saint-Laurent, où il vit des naturels qui n’avaient ni les façons ni le langage des premiers. « Ceux-ci peuvent être vraiment appelés sauvages, d’autant qu’il ne se peut trouver gens plus pauvres au monde, et je crois que, tous ensemble, ils n’eussent pu avoir la valeur de cinq sous, excepté leurs barques et leurs rets. Ils portent la tête entièrement rasée, hormis un floquet de cheveux au plus haut de la tête, lesquels ils laissent croître longs comme une queue de cheval, et qu’ils lient sur la tête avec des aiguillettes de cuir. Ils n’ont d’autre demeure que dessous leurs barques lesquelles ils renversent et s’étendent dessous sur la terre, sans aucune couverture. » Après avoir planté une grande croix en ce lieu, Jacques Cartier obtint du chef qu’il emmènerait avec lui deux de ses enfants et qu’il les ramènerait à son prochain voyage. Puis, il reprit la route de France et débarqua à Saint-Malo, le 5 septembre 1534.

L’année suivante, le 19 mai, Cartier quitta Saint-