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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

Malo, à la tête d’un armement composé de trois navires appelés la Grande et la Petite Hermine et l’Emerillon, sur lesquels avaient pris passage quelques gentilshommes des plus qualifiés, entre lesquels il convient de citer Charles de la Pommeraye et Claude de Pont-Briant, fils du sieur de Moncevelles et échanson du Dauphin. Tout d’abord, l’escadre fut dispersée par la tempête et ne put se réunir qu’à Terre-Neuve. Après avoir abordé à l’île des Oiseaux, au havre du Blanc-Sablon, qui est dans la baie des Châteaux, Cartier pénétra dans la baie Saint-Laurent. Il y découvrit l’île Natiscotec, que nous appelons Anticosti, et pénétra dans un grand fleuve appelé Hochelaga, qui mène au Canada. Sur les bords du fleuve est le pays de Saguenay, d’où vient le cuivre rouge, appelé caquetdazé par les deux sauvages qu’il avait pris à son premier voyage. Mais, avant de pénétrer dans le Saint-Laurent, Cartier voulut reconnaître tout le golfe pour voir s’il n’existait aucun passage vers le nord. Il revint ensuite à la baie des Sept-Iles, remonta le fleuve et gagna bientôt la rivière de Saguenay, qui se jette dans le Saint-Laurent sur sa rive septentrionale. Un peu plus loin, après avoir dépassé quatorze îles, il entra sur les terres du Canada, que jamais voyageur n’avait visitées avant lui.

« Le lendemain, le seigneur de Canada, nommé Donnaconna, vint avec douze barques près des bâtiments, accompagné de seize hommes. Il commença par le travers du plus petit de nos navires à faire une prédication et prêchement à leur mode, en agi-