Aller au contenu

Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 2.djvu/222

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
210
GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

pellier y eussent été avec toutes les drogues d’Alexandrie, ils n’en eussent pas tant fait en un an que ledit arbre a fait en huit jours. »

Quelque temps après, Cartier, ayant remarqué que Donnacona tâchait à exciter quelque sédition contre les Français, le fit saisir ainsi que neuf autres sauvages pour les emmener en France, où ils moururent. Il mit à la voile du havre Sainte-Croix le 6 mai, descendit le Saint-Laurent, et, après une navigation qui ne fut marquée par aucun incident, il débarqua à Saint-Malo le 16 juillet 1536.

François Ier, à la suite du rapport que le capitaine malouin lui fit de son voyage, résolut de prendre possession effective du pays. Après avoir nommé François de la Roque, sieur de Roberval, vice-roi du Canada, il fit armer cinq navires, qui, chargés de provisions et de munitions pour deux ans, devaient transporter, dans la nouvelle colonie qu’on allait établir, Roberval et un certain nombre de soldats, d’artisans et de gentilshommes. Les cinq navires mirent à la voile le 23 mai 1541. Ils furent si contrariés des vents qu’il leur fallut plus de trois mois pour gagner Terre-Neuve. Cartier n’atteignit le havre Sainte-Croix que le 23 août. Dès qu’il eut débarqué ses provisions, il renvoya en France deux de ses bâtiments, avec des lettres au roi, lui rendant compte de ce qui avait été fait et comme quoi le sieur de Roberval n’avait pas encore paru et qu’on ne savait ce qui lui était arrivé. Puis, il fit commencer des travaux de défrichement, bâtir un fort