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LES EXPÉDITIONS POLAIRES

et jeter les premiers fondements de la ville de Québec. Il prit ensuite avec lui Martin de Paimpont et d’autres gentilshommes, gagna Hochelaga et alla examiner les trois sauts de Sainte-Marie, de la Chine et de Saint-Louis. À son retour à Sainte-Croix, il trouva Roberval qui venait d’arriver, et il rentra à Saint-Malo au mois d’octobre 1542, où il mourut vraisemblablement dix ans plus tard. Quant à la nouvelle colonie, Roberval ayant péri dans un second voyage, elle végéta et ne fut plus qu’un comptoir jusqu’en 1608, époque de la fondation de Québec par M. de Champlain, dont nous raconterons un peu plus loin les services et les découvertes.

Nous venons de voir comment Cartier, d’abord parti à la recherche du passage du nord-ouest, avait été amené à prendre possession du pays et à jeter les bases de la colonie du Canada. En Angleterre, un mouvement semblable se produisait, entretenu par les écrits de sir Humphrey Gilbert et de Richards Wills. Ils finirent par entraîner l’opinion publique, et démontrer qu’il n’était pas plus difficile de trouver ce passage qu’il ne l’avait été de découvrir le détroit de Magellan. Un des plus ardents partisans de cette recherche était un hardi marin, nommé Martin Frobisher, qui, après s’être maintes fois adressé à de riches armateurs, trouva enfin dans Ambroise Dudley, comte de Warwick, favori de la reine Élisabeth, un protecteur dont les secours pécuniaires lui permirent d’armer une pinasse et deux méchantes barques de vingt à vingt-cinq tonneaux. C’est avec d’aussi faibles moyens