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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

tudes données par Ptolémée. Elle appelèrent l’attention du monde savant sur la nécessité d’une réforme dans la représentation graphique des pays de l’extrême orient, et, pour y arriver, sur le besoin absolu de bonnes observations, faites par des savants spéciaux ou des navigateurs familiers avec les calculs astronomiques. Le pays qui tentait le plus particulièrement les missionnaires, c’était la Chine, cet immense empire, si populeux, qui, depuis l’arrivée des Européens dans l’Inde, appliquait avec la dernière rigueur cette politique absurde : l’abstention de tout rapport, quel qu’il fût, avec les étrangers. C’est seulement à la fin du XVIe siècle, que les missionnaires obtinrent enfin cette permission, tant de fois demandée, de pénétrer dans l’Empire du Milieu. Leurs connaissances en mathématiques et en astronomie facilitèrent leur établissement et leur permirent de récolter, soit dans les anciennes annales du pays, soit pendant leurs voyages, une prodigieuse quantité d’informations des plus précieuses pour l’histoire, l’ethnographie et la géographie du Céleste Empire. Les pères Mendoza, Ricci, Trigault, Visdelou, Lecomte, Verbiest, Navarrete, Schall et Martini méritent une mention spéciale pour avoir porté en Chine les sciences et les arts de l’Europe, et répandu en Occident les premières notions précises et véridiques sur la civilisation immobile de la Terre des Fleurs.