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MISSIONNAIRES ET COLONS

II


Les Hollandais aux îles aux Épices. — Lemaire et Schouten. — Tasman. — Mendana. — Queiros et Torrès. — Pyrard de Laval. — Pietro della Valle. — Tavernier. — Thévenot. — Bernier. — Robert Knox. — Chardin. — De Bruyn. — Kæmpfer.

Les Hollandais n’avaient pas été longtemps à s’apercevoir de la faiblesse et de la décadence de la puissance portugaise en Asie. Ils sentaient avec quelle facilité une nation habile et prudente pourrait s’emparer, en peu de temps, de tout le commerce de l’extrême Orient. Après un assez grand nombre d’expéditions particulières et de voyages de reconnaissance, ils avaient fondé, en 1602, cette célèbre Compagnie des Indes, qui devait porter à un si haut degré la prospérité et la richesse de la métropole. Dans ses luttes avec les Portugais, tout aussi bien que dans ses rapports avec les indigènes, la Compagnie poursuivit une politique de modération très-habile. Loin de fonder des colonies, de réparer et d’occuper les forteresses qu’ils prenaient aux Portugais, les Hollandais se donnaient comme de simples commerçants, exclusivement occupés de leur trafic. Ils évitaient de bâtir tout comptoir fortifié, sauf à l’intersection des grandes routes de commerce. Aussi purent-ils, en peu de temps, s’emparer de tout le cabotage entre l’Inde,