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MISSIONNAIRES ET COLONS

bord Persépolis, Schiraz, Ormuz sur le golfe Persique, où il fut gravement malade et où il s’embarqua, en 1688, pour les Indes orientales. L’Arabie heureuse, l’Inde, la côte de Malabar, Ceylan, Java, Sumatra et le Japon, tels sont les pays qu’il visita plus tard. Le but de ces voyages était exclusivement scientifique. Médecin, mais adonné spécialement aux études d’histoire naturelle, Kæmpfer récolta, décrivit, dessina ou dessécha un nombre considérable de plantes alors inconnues en Europe, donna, sur leur emploi pharmaceutique ou industriel, des renseignements nouveaux, et recueillit un immense herbier, aujourd’hui conservé avec la plupart de ses manuscrits au British museum de Londres. Mais la partie la plus intéressante de sa relation, aujourd’hui bien vieillie, bien incomplète, depuis que le pays est ouvert à nos savants, a longtemps été celle qui est relative au Japon. Il avait su se procurer les livres traitant de l’histoire, de la littérature et des sciences du pays, quand il n’avait pu tirer de certains personnages, auprès desquels il avait su se faire bien venir, des renseignements qu’on n’était pas dans l’habitude de communiquer aux étrangers.

En somme, si tous les voyageurs dont nous venons de parler ne sont pas à proprement parler des découvreurs, s’ils n’explorent pas des pays inconnus avant eux, ils ont tous, à degrés inégaux et suivant leurs aptitudes ou leurs études, le mérite d’avoir mieux fait connaître les contrées qu’ils visitèrent. En outre, ils ont su reléguer dans le domaine des fables