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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

et se fixa en Angleterre, car sa patrie lui était interdite pour cause de religion.

Le journal de son voyage forme un ouvrage considérable, dans lequel tout ce qui a trait à la Perse est particulièrement développé. Son long séjour dans le pays et sa fréquentation des premiers personnages de l’État lui permirent de réunir des documents nombreux et authentiques. Aussi peut-on dire que la Perse était mieux connue au XVIIe siècle qu’elle ne le fut cent ans plus tard.

Les contrées que Chardin venait de visiter furent revues quelques années après par un peintre hollandais, Corneille de Bruyn, ou Le Brun. Ce qui fait le prix de son ouvrage, c’est la beauté et l’exactitude des dessins qui l’accompagnent, car, pour le texte, on n’y trouve rien qu’on ne connût auparavant, si ce n’est cependant sur les Samoyèdes, qu’il fut le premier à visiter.

Il nous faut parler maintenant du Westphalien Kæmpfer, presque naturalisé Suédois par le long séjour qu’il avait fait dans les pays scandinaves. Il y refusa la brillante position qu’on lui offrait, pour accompagner, comme secrétaire, un ambassadeur qui se rendait à Moscou. Il put ainsi voir les principales cités de la Russie, pays alors à peine entré dans la voie de la civilisation occidentale ; puis il gagna la Perse, où il abandonna l’ambassadeur Fabricius, afin de s’engager au service de la Compagnie hollandaise des Indes et de continuer ses voyages. C’est ainsi qu’il vit tout d’a-