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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

les frais de ces deux tentatives se refusa-t-elle à recommencer. C’est sans doute ce motif qui détermina Hudson à prendre du service en Hollande.

La Compagnie d’Amsterdam lui remit, en 1609, le commandement d’un navire, avec lequel il partit du Texel au commencement de l’année. Après avoir doublé le cap Nord, il s’avança le long des côtes de la Nouvelle-Zemble ; mais son équipage, composé d’Anglais et de Hollandais, qui avaient fait les campagnes des Indes orientales, fut bientôt rebuté par le froid et les glaces. Hudson se vit forcé de changer de route et de proposer à ses matelots en pleine révolte de chercher le passage, soit par le détroit de Davis, soit par les côtes de la Virginie, où devait se trouver une issue, suivant les informations du capitaine Smith, qui avait fréquenté ces côtes. Le choix de cet équipage, peu soumis à la discipline, ne pouvait être douteux. Hudson, pour ne pas compromettre entièrement les dépenses de la Compagnie d’Amsterdam, dut gagner les îles Féroë, descendre vers le sud jusqu’au 44e parallèle, et chercher, sur la côte d’Amérique, le détroit dont on lui avait certifié l’existence. Le 18 juillet, il débarqua sur le continent afin de remplacer son mât de misaine brisé pendant une tempête ; il en profita pour échanger des pelleteries avec les indigènes. Mais ses matelots indisciplinés, ayant soulevé par leurs exactions les pauvres sauvages si paisibles, le contraignirent à remettre à la voile. Il continua de suivre la côte jusqu’au 3 août, et prit terre une seconde fois. Par 40°30’, il découvrit une grande baie,