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LA GRANDE FLIBUSTE

qu’il remonta pendant plus de cinquante lieues en canot. Cependant, les provisions commençaient à manquer, et il n’était pas possible de s’en procurer à terre. L’équipage, qui semble avoir, durant toute cette campagne, imposé ses volontés à son capitaine, s’assembla, les uns proposant d’hiverner à Terre-Neuve pour reprendre l’année suivante la recherche du passage, les autres voulant gagner l’Irlande. On s’arrêta à ce dernier parti ; mais, lorsqu’on approcha des côtes de la Grande-Bretagne, la terre exerça un si puissant attrait sur ses hommes qu’Hudson fut obligé de relâcher, le 7 novembre, à Darmouth.

L’année suivante, 1610, malgré tous les ennuis qu’il avait supportés. Hudson essaya de renouer avec la Compagnie hollandaise. Mais le prix qu’elle mit à son concours le fit bientôt renoncer à son projet et l’engagea à en passer par les exigences de la Compagnie anglaise. Celle-ci imposa à Hudson la condition d’embarquer, plutôt comme assistant que comme second, un marin habile, appelé Coleburne, dans lequel elle avait toute confiance. On comprend combien une telle exigence était blessante pour Hudson. Aussi, ce dernier profita-t-il de la première occasion pour se débarrasser du surveillant qui lui avait été imposé. Il n’était pas encore sorti de la Tamise, qu’il renvoyait à terre Coleburne, avec une lettre pour la Compagnie, dans laquelle il s’efforçait de pallier et de justifier ce procédé au moins étrange.

Dans les derniers jours de mai, alors que le navire