Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 2.djvu/359

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
347
LA GRANDE FLIBUSTE

points seulement, des colons ou des missionnaires avaient tenté de pénétrer le mystère de ce vaste continent. Le Sénégal, le Congo, la vallée du Nil et l’Abyssinie, voilà tout ce que l’on connaissait alors avec un peu de détail et de certitude.

Si bien des contrées de l’Asie, parcourues par les voyageurs du moyen âge, n’avaient pas été revues depuis cette époque, nous avions soigneusement exploré toute la partie antérieure de ce continent, l’Inde nous était révélée, nous y fondions même quelques établissements, la Chine était entamée par nos missionnaires, et le Japon, ce fameux Cipango qui avait exercé une si puissante attraction sur les voyageurs du siècle précédent, nous était enfin connu. Seuls la Sibérie et tout l’angle nord-est de l’Asie avaient échappé à nos investigations, et l’on ignorait encore si l’Amérique n’était pas rattachée à l’Asie, mystère qui devait être bientôt éclairci.

Dans l’Océanie, nombre d’archipels, d’îles ou d’îlots isolés restaient encore à découvrir, mais les îles de la Sonde étaient colonisées, les côtes de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande avaient été reconnues en partie, et l’on commençait à douter de l’existence de ce grand continent austral qui s’étendait, selon Tasman, de la Terre de Feu à la Nouvelle-Zélande ; mais il fallait cependant encore les longues et soigneuses reconnaissances de Cook pour reléguer définitivement dans le pays des fables une chimère si longtemps caressée.

La géographie était sur le point de se transformer.