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LES CONQUISTADORES DE L’AMÉRIQUE CENTRALE

Avec la capitale était, à proprement parler, tombé l’empire mexicain ; s’il y eut encore quelque résistance, notamment dans la province d’Oaxaca, elle fut isolée, et il suffit de quelques détachements pour réduire les derniers opposants, terrifiés par les supplices qu’on avait fait subir à ceux de Panuco qui s’étaient révoltés. En même temps, les peuples des contrées éloignées de l’empire envoyaient des ambassadeurs pour se convaincre de la réalité de ce merveilleux événement, la prise de Mexico, pour contempler les ruines de la ville abhorrée et faire leur soumission.

Cortès, enfin confirmé dans sa situation, après des incidents trop longs à raconter et qui lui avaient fait dire : « Il m’a été plus difficile de lutter contre mes compatriotes que contre les Aztecs, » n’avait plus qu’à organiser sa conquête. Il commença par établir le siége de sa puissance à Mexico, qu’il rebâtit. Il y attira les Espagnols en leur donnant des concessions de terres, et les Indiens en les laissant tout d’abord sous l’autorité de leurs chefs naturels, quoiqu’il les eût bientôt tous réduits, sauf les Tlascalans, à l’état d’esclaves par le vicieux système des repartimientos en usage dans les colonies espagnoles. Mais, si l’on est en droit de reprocher à Cortès d’avoir fait bon marché des droits politiques des Indiens, il faut reconnaître qu’il manifesta la plus louable sollicitude pour leur bien-être spirituel. C’est ainsi qu’il fit venir des franciscains qui, par leur zèle et leur charité, gagnèrent en peu de temps la vénération des indigènes et obtinrent en une vingtaine