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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

Espagnols qu’à la vieille haine, à la révolte des peuples conquis et à la jalousie des États voisins, qui allaient bientôt regretter le joug dont ils s’étaient si délibérément délivrés.

À l’ivresse du succès succédèrent presque aussitôt chez les Espagnols le dépit et la rage. Les immenses richesses sur lesquelles ils avaient compté n’existaient pas ou avaient été jetées dans le lac.

Cortès, dans l’impossibilité de calmer les mécontents, se vit contraint de laisser mettre à la torture l’empereur et son premier ministre. Quelques historiens, et notamment Gomara, rapportent que, tandis que les Espagnols attisaient le feu au-dessous du gril sur lequel les deux victimes étaient étendues, ce dernier tourna la tête vers son maître et sembla lui demander de parler pour mettre fin à ses tortures ; mais Guatimozin aurait réprimé cet instant de faiblesse par cette seule phrase : « Et moi, suis-je à quelque plaisir ou au bain ? » réponse qui a été transformée poétiquement en : « Et moi. suis-je sur des roses ? »

Les historiens de la conquête se sont pour la plupart arrêtés à la prise de Mexico ; mais il nous reste à parler de quelques autres expéditions entreprises par Cortès dans des buts différents et qui sont venues jeter une lumière toute nouvelle sur certaines parties de l’Amérique centrale ; enfin, nous ne voulons pas abandonner ce héros, qui a joué un rôle si considérable dans le développement de la civilisation et dans l’histoire du nouveau monde, sans donner quelques détails sur la fin de sa vie.