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LES CONQUISTADORES DE L’AMÉRIQUE CENTRALE

bâtiments, tandis que lui-même s’enfonçait dans le nord ; mais on n’en entendit plus parler.

Telle fut l’issue malheureuse des expéditions de Cortès, qui, sans lui rapporter un ducat, ne lui coûtèrent pas moins de trois cent mille castellanos d’or. Elles eurent pour résultat cependant, de faire connaître la côte de l’océan Pacifique depuis la baie de Panama jusqu’au Colorado. On fit le tour de la presqu’île de Californie et l’on put ainsi reconnaître que cette prétendue île faisait partie du continent. Les replis de la mer Vermeille ou de Cortès, comme les Espagnols l’appelèrent à juste titre, furent soigneusement explorés, et l’on reconnut qu’au lieu d’avoir l’issue qu’on lui supposait au nord, cette mer n’était qu’un golfe profondément creusé dans le continent.

Ces expéditions de découvertes, Cortès n’avait pu les armer sans entrer en conflit avec le vice-roi, don Antonio de Mendoza, que l’empereur avait envoyé au Mexique, nomination blessante pour le marquis della Valle. Fatigué de ces tracasseries continuelles, indigné de voir ses prérogatives de capitaine général, sinon absolument méconnues, du moins toujours discutées, Cortès partit encore une fois pour l’Espagne. Mais ce voyage ne devait guère ressembler au premier. Vieilli alors, dégoûté, trahi par la fortune, le « conquistador » n’avait plus rien à attendre du gouvernement. Il ne devait pas tarder à le comprendre. Un jour, il fendit la presse qui entourait le coche de l’empereur et monta sur l’étrier de la portière. Charles-Quint, feignant de