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Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 2.djvu/87

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LES CONQUISTADORES DE L’AMÉRIQUE CENTRALE

mois durant les secours qu’Almagro et de Luque devaient leur envoyer.

Enfin, vaincu par les protestations unanimes de toute la colonie, qui s’indignait de voir périr ainsi misérablement et comme des malfaiteurs des gens dont le seul crime était de n’avoir pas désespéré de la réussite, Los Rios envoya à Pizarre un petit bâtiment chargé de le ramener. Afin que ce dernier n’eût pas la tentation de s’en servir pour reprendre son expédition, on avait eu soin de n’y embarquer aucun soldat. À la vue du secours qui leur arrivait, oublieux de toutes leurs privations, les treize aventuriers n’eurent rien de plus pressé que de convertir à leurs espérances les matelots qui venaient les chercher. Alors, tous ensemble, au lieu de reprendre la route de Panama, ils firent voile malgré vents et courants dans le sud-est, jusqu’à ce qu’ils arrivassent, après avoir découvert l’île Sainte-Claire, au port de Tumbez, situé au delà du 3e degré de latitude sud, où ils virent un temple magnifique et un palais appartenant aux souverains du pays, les Incas.

La contrée était peuplée et assez bien cultivée ; mais ce qui séduisit par-dessus tout les Espagnols, et ce qui leur fit croire qu’ils avaient atteint les pays merveilleux dont on avait tant parlé, c’était une abondance de l’or et de l’argent telle que ces métaux étaient employés, non-seulement à la parure et à l’ornement des habitants, mais encore à faire des vases et des ustensiles communs.

Pizarre fit reconnaître l’intérieur du pays par Pietro