midi, la chaise relayait à Koslidcha, et, le soir même à Bazardjik.
Là, le seigneur Kéraban se décida à passer la nuit, pour donner quelque repos à tout son monde, — ce dont Bruno lui sut gré, sans en rien dire, par prudence.
Le lendemain, dès la première aube, la chaise, attelée de chevaux frais, courait dans la direction du lac Karasou, sorte de vaste entonnoir, dont le contenu, alimenté par des sources de fond, se déverse dans le Danube, à l’époque des basses eaux. Vingt-quatre lieues environ étaient enlevées en douze heures, et, vers huit heures du soir, les voyageurs s’arrêtaient devant le railway de Kustendjé à Tchernavoda, en face de la station de Medjidié, une ville toute neuve, qui compte déjà vingt mille âmes et promet de devenir plus importante.
Là, à son grand déplaisir, le seigneur Kéraban ne put immédiatement franchir la voie pour rejoindre le khan, où il devait passer la nuit. La voie était occupée par un train, et il fallut attendre pendant un grand quart d’heure que le passage fut libre.
De là, des plaintes, des récriminations contre ces administrations de chemins de fer, qui se croient