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Page:Verne - Kéraban-le-Têtu, Hetzel, 1883, tome 1.djvu/104

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KÉRABAN-LE-TÊTU.

tout permis, non seulement d’écraser les voyageurs qui ont la sottise de monter dans leurs véhicules, mais de retarder ceux qui se refusent à y prendre place.

« En tout cas, dit-il à Van Mitten, ce n’est pas à moi qu’il arrivera jamais un accident de chemin de fer !

— On ne sait ! répondit, peut-être imprudemment, le digne Hollandais.

— Je le sais, moi ! » répliqua le seigneur Kéraban d’un ton qui coupa court à toute discussion.

Enfin, le train quitta la station de Medjidié, les barrières s’ouvrirent, la chaise passa, et les voyageurs se reposèrent dans un khan assez confortablement établi en cette ville, dont le nom fut choisi en l’honneur du sultan Abdul-Medjid.

Le lendemain, tous arrivaient, sans encombre, à travers une sorte de plaine déserte, à Babadagh, mais tellement tard, qu’il parut plus convenable de continuer le voyage pendant la nuit. Le soir, vers cinq heures, on s’arrêtait à Toultcha, l’une des plus importantes villes de la Moldavie.

En cette cité de trente à quarante mille âmes, où se confondent Tcherkesses, Nogaïs, Persans, Kurdes, Bulgares, Roumains, Grecs, Arméniens,