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Page:Verne - Kéraban-le-Têtu, Hetzel, 1883, tome 1.djvu/120

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KÉRABAN-LE-TÊTU.

rapprochés. Une sorte de grognement sourd se mêlait aux sifflements de la brise.

« Je pense, se dit Bruno, qu’il est opportun de prévenir le seigneur Kéraban et mon maître ! »

Cela était urgent, en effet. Bruno se laissa donc lentement glisser sur le sol ; il abaissa le marchepied de la chaise, ouvrit la portière, puis la referma, après s’être introduit dans le coupé, où les deux amis dormaient tranquillement l’un près de l’autre.

« Mon maître ?… dit Bruno à voix basse, en appuyant sa main sur l’épaule de Van Mitten.

— Au diable l’importun qui me réveille ! murmura le Hollandais en se frottant les yeux.

— Il ne s’agit pas d’envoyer les gens au diable, surtout quand le diable est peut-être là ! répondit Bruno.

— Mais qui donc me parle ?…

— Moi, votre serviteur.

— Ah ! Bruno !… c’est toi ?… Après tout, tu as bien fait de me réveiller ! Je rêvais que madame Van Mitten…

— Vous cherchait querelle !… répondit Bruno. Il est bien question de cela maintenant !

— Qu’y a-t-il donc ?